Cadavre exquis au sirop d'érable.

Lundi passé. Dernier examen de la session pour plusieurs d'entre nous (Histoire de l'art, avec l'adorable Fred). Après cet ultime effort, nous nous retrouvons tous chez moi afin de libérer notre allégresse dans le vin et la lasagne verte.

Notre taux d'alcoolémie allant de pair avec notre appréciation du plat principal (un chef d'oeuvre de l'art culinaire, préparé par les mains habiles de Alizée et de Stéphany, et auquel j'ai pris part par mon ingéniosité et mes habiletés à dégeler les pots de sauce bolognese), nous décidons tout de go de faire des "cadavres exquis".

" Quoi? Que me dites-vous là? Vous avez concocté du macabé?! ", s'exclameront, ahuris, ceux qui ne comprennent pas le sens de ces mots. Eh bien, que vos esprits troublés se rassurent, un "cadavre exquis" n'est en réalité qu'un petit jeu inventé par les surréalistes, et qui consiste à créer une histoire collective en rédigeant tour à tour un bout de texte, sans connaître la nature des phrases précédentes. Voilà pour les détails techniques.

Je fais ici copie de l'une de nos créations. Dilatez-vous! (comme dirait notre chère Marie-Pier "Poutita" Hébert-Doyon)

* Un petit avertissement se glisse ici, à l'intention des lecteurs purs et sans vices, ou ceux qui savent leurs équilibres mentaux fragiles, qui pourraient être choqués par la vulgarité et le caractère parfois sallace des propos qui se retrouvent dans ce texte. Un cadavre exquis à déguster à vos risques et périls!

Il était une fois un petit crapaud bleu nommé Steve, qui cherchait désespérément une petite grenouille à sauter. Steve le cool se rendit donc dans une école de coiffure et demanda à se faire rafraîchir l'haleine. Devant le refus de la coiffeuse, Steve explosa, comme foudroyé par un coup de baguette magique de Harry Potter. La coiffeuse s'exclama : "Fuck, maintenant je dois organiser ses funérailles". Alors elle prit son auto, et, sous le coup de la colère, la jetta à bout de bras. L'auto hurla de frayeur lorsqu'elle se fractura le bras. Pour la consoler, un petit pinson vint la séduire. Deux mois plus tard, ils étaient mariés, et l'auto était enceinte d'auto-pinsons. Mais pour en revenir à notre héroïne, elle se retourna vivement et dit : " Ostie de criss de câlisse de sainte-sacoche de saint-siboire" Elle se resaisit rapidement, remis son chandail et se mit à courir comme une pardue. C'est alors qu'elle rencontra un gentil jeune cheval qui lui dit: "Tu me fais chier solide mais tu es cute, alors je vais t'adopter. Viens chez moi, tu pourras faire dodo dans mon lit". Il lui répondit que c'était parfait pour lui, bien qu'il ne pensait qu'à boire... et boire... et boire... Igloo! Igloo! Un Igloo. Il pansait à un igloo froid, à un manchot, aux petits manchots qui se noient, qui meurent, qui crèvent... aux petits manchots... Il rêvait. Il rêvait à un manchot sexuellement INactif, impuissant. Ce petit manchot avait une seule couille, mais qui était verte et recouverte de polyester. Quelqu'un passa par là et dit : "Wow. C'est surprenant. " Puis, il extermina le manchot à coups de carabine. Toutefois, comme il se sentait un peu cheap, le passant choisit d'aller voir un prêtre afin de se confesser et peut-être d'obtenir des faveurs sexuelles. Il se prépara un milkshake au caramel et se rendit à l'église en trotinette. Le prêtre, vêtu d'un g-string et d'une tête de canard, lui dit : "J'aime les confits de coquerelles à la moutarde rose". C'est alors qu'elle commenca à danser la polka. Elle dansait, elle dansait comme une drag-queen en chaleur. Un matin, elle dit : "D'où cque tu sors toi? Tu sors les poubelles le mardi? T'es ben le fils de ta mère, mais comme ta mère est la cousine du père de ton fils et que ton père est le cousin du mari de ta fille, ça a rien de ben étonnant". Sur ce, elle alla se cacher derrière un pot de fleurs et se coiffa. Elle finit par s'arracher les cheveux. Elle était incapable de se les arranger. Pour ce qui est du pot de fleurs, elle le cassa et décida de le renier. Elle pensait qu'elle devrait avoir une chirurgie esthétique, elle devait changer de sexe. Maintenant qu'elle était chauve, elle se permettrait d'accomplir son rêve : devenir coiffeuse. Armée de ciseaux, elle entreprit de se rendre chez la mairesse Boucher afin de la coiffer avant qu'elle ne meurt. Sur le chemin, elle rencontra Pauline Marois (à qui elle s'adressa en anglais, ce qui lui valut un simple : "Euh...yes?), Blaise Pascal (à qui elle apprit que l'homme n'était pas un roseau), René Descartes (devant qui elle effectua un signe de croix) et Nicolas Machiavel, devant qui elle passa d'un train rapide : mieux valait ne pas s'adresser à ce genre de personne. Elle arriva enfin chez la mairesse Boucher, qu'elle commença à coiffer. Dans le salon, elle entendait Pauline Marois et Sébastien de Loft Story discuter des accomodements raisonnables. Alors que Sébastien affirmait que : "Si j'étais un accomodement, je serais raisonnable", Pauline se mit à danser une polka en enfilant un costume sexy de femme-chat. Elle affirma : "Je veux ton corps, man", mais Sébastien lui répondit, tout de go : "Non!". Pauline pleurait et Sébastien riait. Serge Bergeron arriva brusquement dans la pièce en hurlant : "J'aime Michel Tremblay" et en se versant des pichets de Stella Artois sur la tête. Puis un escargot apparut et se mit à chanter My Heart Will Go On de Céline Dion et la terre explosa et les gens moururent. Fin.

...

Quelques instants de silence et de méditation s'imposent.

À tête reposée (et libérée des effets doucereux de l'alcool), je me permets de souligner certaines tendances et de partager mes constats :

1. Les coiffeuses, les cheveux et les salons de coiffure semblent être une préoccupation partagée...
2. Devrais-je consulter un psychiatre pour cette curieuse propension que j'ai à faire tout exploser ?
3. Est-ce donc si cool de danser la polka?

Réfléchissons-y tous un peu, jusqu'à la prochaine débaûche...

Myriam.   

Comments

[Alizée]

RIEN n'est aussi cool que la polka.
La polka rock ! Vive la polka ! Dansons tous la polka !

[val]

effectivement délirant à souhait ce jeu!Bonne continuation. Une curieuse de passage, Val.

[Stéphany]

Haaahaaahaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa.
Trop marrants, ces cadavres exquis. Entre les auto-pinsons et S. Bergeron qui se verse des pichets de Stella Artois sur la tête, ma rate balance.